Je travaille actuellement sur la dent restaurée dans le contexte de la dentisterie restauratrice. Mon but est de contribuer à l’amélioration des soins dentaires du point de vue de la tenue mécanique. Je mène donc des études à différentes échelles sur les tissus dentaires et l’ensemble de la dent restaurée. Dans le but de proposer des techniques et matériaux de restauration plus performants, j’étudie les couches qui constituent la dent restaurée à savoir : (1) la dent et en particulier son tissu majoritaire, la dentine; (2) la couche hybride (interface dent – biomatériau de restauration); (3) le biomatériau de restauration ainsi que l’ensemble de la dent restaurée. Ces études aux différentes échelles nécessitent une connaissance et éventuellement un modèle :
• de la microstructure des tissus sains et restaurés (échelle du tissu)
• de la géométrie de la dent et de son éventuelle restauration (échelle de l’organe)
La connaissance des tissus d’ancrage est cruciale et pourtant ceux-ci sont encore mal connus d’un point de vue de la microstructure et des gradients de propriétés mécaniques induits. La thèse de W. Wang (2016) a constitué le premier travail à cette échelle (échelle du tissu) et une seconde thèse (A. Hemmati) a démarré sur cette thématique pour aller plus loin dans la compréhension des relations structures-propriétés. Le pendant de ces travaux à l’échelle de l’organe a pour but de comprendre le comportement de la dent restaurée en la modélisant dans son ensemble. L’idée est de proposer des restaurations « patient specific » (optimisée pour la morphologie dentaire du patient) ou tout du moins « localisation specific » (optimisée selon la localisation dans la dent en s’appuyant sur les travaux à l’échelle du tissu). Une première thèse sur le sujet a été soutenue (K. Shindo, 2019) et plusieurs projets se basent sur les premières briques posées dans cette thèse.